Le mythe du bon roi
Virgile, Géorgiques, IV, 67-108
La mise en place du principat par Auguste a équivalut à l’instauration d’un régime monarchique même si celui-ci s’appuyait sur des traditions républicaines. Même si le pouvoir a sciemment entretue l’ambiguïté, les contemporains n’ont pas été dupes de l’évolution. Virgile est l’un de ces contemporains. Il était devenu à l’époque Augustéenne, le poète phare de la littérature latine. Il est l’auteur de l’Enéide. Il avait pour protecteur Mécène, l’ami et le conseiller d’Auguste. Virgile connaissait bien Auguste et il existait même une correspondance entre les deux hommes.
Dans les années 30av JC. Virgile rédige un poème intitulé les Géorgiques sensé vanter les travaux de la terre et les mérites de l’Italie. Surtout, ce poème vante les mérites de la vie rurale. Une vie à la fois rude et saine qui a permis de forger des hommes robustes, des hommes vertueux. C’est à cette vie, de laquelle les romains se sont écartés au cours des âges, c’est à cette vie qu’il faut revenir pour retrouver les vertus des ancêtres. Virgile explique de manière analogique ce que doit être le bon chef pour le peuple romain. Pour cela il prend l’exemple d’une micro société, celle des abeilles, et nous invite à faire le parallèle avec celle des hommes. Les précautions de Virgile étaient d’actualités. On est dans les années 30av JC, en pleine guerre civile, la confrontation entre Antoine et Octavien est sur le point de débuter. Il s’agissait donc à cette époque, pour les romains, de choisir le bon camp.
En outre, beaucoup de romains, dont Virgile, était alors conscient du processus de concentration des pouvoirs qui était en cours depuis des décennies, en particulier depuis César. Cela rendait plus urgent une réflexion sur les caractéristiques du bon dirigeant. Pour beaucoup, la monarchie est devenu un système inévitable. L’intérêt des Géorgiques est précisément d’être un des rares textes qui abordent ce sujet. Tout en évoquant à