Le mythe du bon sauvage
XVI – XIXe : la découverte de l'autre, entre fantasme et réalité
Hérité du Moyen Age et de la Renaissance, le mythe du bon sauvage se cristallise autour de la figure d'un ancêtre mythique qui serait issu d'une société archaïque encore à l'état de nature. Cette utopie, véhiculée par les voyageurs et les missionnaires, aura permis à l'homme de projeter sur ces territoires lointains sa vision imaginaire d'une terre sur laquelle il vivrait heureux, en harmonie avec la nature dont les richesses lui épargneraient le travail. Le mythe du bon sauvage, comme toute représentation fantasmée de l'Autre, induit une part d'attirance et de répulsion.
1. Découvertes et explorations
Apparu dès la fin du XVe siècle avec les grandes découvertes en Amérique, puis progressivement avec l'installation des comptoirs portugais le long des côtes africaines, le mythe du bon sauvage va surtout se développer durant le siècle des Lumières, entre 1760 et la fin du XIXe siècle.
Les découvertes, et surtout l'ampleur de collectes d'objets ethnographiques, vont révéler la diversité des modes de vie de ces populations sur lesquelles vont s'attacher les illusions de l'imaginaire occidental (illustrations des récits de voyage + atlas publiés par les artistes et scientifiques des expéditions). Les illustrations témoignent de nouvelles préoccupations, notamment la volonté de connaître de manière encyclopédique les terres qu'ils découvrent et dans une moindre mesure, les populations qu'elles abritent.
A partir du XVIIIe siècle se mettent en place deux figures traditionnelles attachées à l'Océanie : le kannibale et la vahiné. Ils vont nourrir l'iconographie de nombreux artistes et s'inscrire dans l'inconscient collectif jusqu'à aujourd'hui
Ces « bons sauvages » sont le reflet d'une certaine façon d'envisager l'Autre. Lorsqu'un peu plus tard on attachera un réel intérêt à la mise en place de types particuliers