Le mythe du juif errant
Le juif errant est un personnage légendaire dont les origines remontent à l’Europe médiévale qui ne peut pas perdre la vie, car il a perdu la mort. Ainsi, il erre dans le monde entier et apparaît de temps à temps. C’est un personnage légendaire qui aurait refusé de laisser Jésus se reposer sur le pas de sa porte pendant la monté du calvaire. Pour le punir, Dieu l’aurait condamné à errer sans trouver de repos jusqu’au retour définitif de Jésus sur la terre. Quoique remontant de très longtemps, la légende ne devient populaire en Europe qu’à partir du XVIe siècle. Dès lors, le juif errant reçoit le prénom d’Ahaswerus (Ahasvérus). Ce mythe complexe a largement inspiré de nombreux écrivains. D’ailleurs plusieurs déterminants sont attribués au héros, pour les poètes allemands, il est devenu « le juif éternel », pour les Anglais, le « juif Vagabond », les Espagnols « le juif qui attend Dieu ». Jouissant d’une fore influence dans la littérature, le mythe du juif errant est au carrefour de sensibilités ethniques et religieuse dont la plasticité explique la vitalité littéraire. Toutefois, notre analyse s’articulera autour de deux points : D’abord nous étudierons la genèse du mythe avant de présenter sa forte emprise dans la littérature.
I / Naissance du mythe
Gaston Paris dans son ouvrage Le juif errant démontre qu’au point de départ le mythe n’avait pas de légende primitive, il n’était que l’image diffuse d’un témoin de la passion du christ, qui, survivant au drame du calvaire, erre de par le monde. Cependant, malgré son caractère non primitif, le mythe du juif errant trouve son origine dans la crucifixion du Christ : Chancelant sous le poids de sa croix, ce dernier se voit refuser l’aide d’un cordonnier, spectateur passif de la scène qui lui crache dessus avec mépris. Par conséquent, cet artisan se voit alors infliger la sentence cruelle de l’errance éternelle, synonyme de mise en ban de toute une communauté. C’est ainsi qu’il est condamné à parcourir