Le mythe du marché
Sur cette base, les États au Royaume-Uni et aux États-unis se sont largement impliqués dans la vie économique : financement des réseaux ferrés et des canaux aux USA, des voies navigables au Royaume-Uni, lois sur les limitations d’importation au Royaume-Uni (qui détruisirent l’économie indienne du tissage), lois sur la concurrence aux USA, New Deal en 1932-1933, Welfare State au Royaume-Uni en 1942……
Plus près de nous, le développement de pays comme la Corée du sud, Taiwan, la Chine doit au moins autant au libéralisme qu’au capitalisme d’État. La Banque mondiale a largement montré que c’était la politique éducative de l’ État Coréen qui était à l’origine de son développement, bien plus que sa stratégie d’insertion dans les échanges mondiaux.Le souci un peu obsessionnel du désengagement de l’État, ce que l’on nomme souvent l’ultralibéralisme, est en réalité quelque chose de très récent : on peut dater sa naissance du début des années 1990, c’est-à-dire de l’effondrement du bloc soviétique. Mais dés la fin des années 1990, une grande partie d’économistes pourtant peu suspects de « socialisme » ont critiqué ce désengagement de l’État et ses conséquences.
On le voit, il y a d’un coté chez les libéraux une prise de position de principe (la supériorité de l’action individuelle, la main invisible….), et de l’autre un principe de réalité : le rôle des pouvoirs publics est apparu incontournable à la quasi-totalité de ces mêmes