Le neolibéralisme
Le terme de néolibéralisme désigne aujourd'hui un ensemble multidimensionnel d'analyses d'inspiration libérale – ou supposées telles – qui partagent un socle d'idées communes : de façon critique : la dénonciation du développement excessif de l'État-providence dans les pays développés après 1945 et de l'accroissement des interventions publiques dans l'économie. de façon positive : la promotion de l'économie de marché au nom de la liberté de l'individu et de l'efficacité économique ;
- et qui prennent des orientations politiques communes, prônant la dérégulation des marchés (qui doivent se « réguler eux-mêmes » par le jeu de la concurrence et des « lois du marché ») et la disparition progressive du secteur public au profit du privé, orientations qui pour les adversaires du néolibéralisme, accroissent les inégalités, déstabilisent le tissu social et pillent les ressources naturelles.
La signification du mot « néolibéralisme » a beaucoup varié au cours du temps : le terme n'est pas du tout consensuel et son utilisation requiert une grande prudence, tant il a oscillé entre différentes significations :
Lorsqu’il apparaît, en 1844, le terme désigne – de manière assez générale – une forme de libéralisme qui admet une intervention limitée de l'État.
Dans la même ligne, à la fin des années 1930, des économistes français – comme notamment Auguste Detœuf ou Louis Marlio – utilisent ce terme pour désigner une forme de libéralisme qui n’est pas forcément synonyme de laissez-faire (on parle alors de libéralisme manchestérien). Ils soulignent seulement le fait, qu'à condition de le rénover ou de le reconstruire, ce régime peut – aussi bien sur un plan économique et social – être supérieur au dirigisme et au planisme alors en vogue.
Dans cette lignée (depuis les années 1950, jusque vers la fin des années 1970), le mot a une signification proche de social-libéralisme. Dans ce sens Donald Moggridge présente John Maynard Keynes comme l'un des premiers