Le new deal
Face à la crise économique sans précédent de 1929, l'administration Hoover a mis en place un faisceau de politiques de crise: maintien de salaires élevés, grands travaux, soutien des cours agricoles. La politique des Républicains s'est soldée par un échec imputable d'une part aux manques de moyens débloqués par la Fed, d'autre part à l'inaboutissement des demi-mesures mises en oeuvre. En effet, en 1933, le PIB américain est tombé à 56 milliards (baisse de 50% par rapport à 1929), ½ des banques ont fait faillite, le chômage touche 25% de la population active, les prix de gros ont chuté de 50%, la réserve fédérale est presque vide, les banques ont été fermées dans 22 Etats. Dans ce contexte d'urgence, les Républicains sont désavoués par l'opinion, et c'est le candidat démocrate, F. D. Roosevelt, qui remporte le suffrage aux élections de novembre 1932. Sa longévité en tant que président des États-Unis, il a été réélu 4 fois, lui a permis de déployer une politique sociale et économique novatrice sur le long terme, baptisée « New Deal ». Il faut distinguer plusieurs étapes à cette politique, qui passe progressivement de mesures de redressement d'urgence à de réelles évolutions structurelles, notamment en matière sociale, qui préfigurent le futur État-Providence.
I Les débuts du New Deal
Roosevelt lance pour la première fois l'idée d'un « new Deal » lors de son discours à la convention démocrate de Chicago le 2 juillet 1932. L'ancien gouverneur de New York est plus pragmatique que dogmatique, capable d'adapter sa politique selon les circonstance. Il ne prévoit pas, à ce moment là, de programme précis et choisit tout d'abord de s'entourer d'un brain trust et de commissions diverses aux membres changeants, plutôt que du cabinet présidentiel traditionnel, aux membres fixes, qui s'est rarement réuni sous Roosevelt. Les conseillers du président sont tous des modérés, et n'ont jamais brigué de mandats. On compte parmi eux R. Trugwell, R. Moley, H. Hopkins.