Le nouveau roman
Les écrivains du nouveau roman partagent tous la même volonté de contestation du roman réaliste. Ils inventent de nouvelles techniques d’écriture qui correspondent à une nouvelle vision du monde, perçu comme déshumaniser ou fragmenté, à travers la conscience des personnages. Ce courant du XXe est marqué par les deux guerres mondiales et l'esprit des hommes est "encré", (d'après l'expression consacrée de Nathalie Sarraute), dans ce sentiment de vivre dans « l'Ère du soupçon ». Une révolution romanesque permet donc de traduire cette sensation de malaise et d'insécurité, mais aussi de casser la triste régularité d'une continuité littéraire jusque là jamais remise en cause. En effet, Le « Nouveau Roman » est une expression née dans les années 1950 pour désigner l’ensemble des écrivains (Samuel Beckett, Michel Butor, Claude Ollier, Robert Pinget, Alain Robbe-Grillet, Jean Ricardou, Nathalie Sarraute, Claude Simon) que Jérôme Lindou publiait aux éditions de Minuit. Le nouveau roman n’a jamais été une école ni un groupe littéraire et les seuls points communs de ces écrivains sont l'abandon des éléments traditionnels de l'écriture romanesque, qu'il s'agisse de la conception du personnage héritée du récit balzacien, de la notion d'intrigue, ou encore du principe de l'omniscience de l'auteur démiurge. De manière générale, les auteurs du Nouveau Roman se retrouvent dans une même critique du Réalisme littéraire. De fait, avec le Nouveau Roman, la littérature entre dans « l'ère du soupçon » - selon le titre d'un essai de Sarraute publié en 1956, ce qui a pour principale conséquence la remise en question de la nécessité du vraisemblable, d'où le rejet de la description et le refus de ce que Barthes appelle l'« effet de réel ». Problématique : Comment le nouveau roman se détache t-il du surréalisme ?
Annonce du plan : I. Le nouveau roman dans l’histoire : II. Les idées du Nouveau Roman :