Introduction
L’éclatement de l’URSS, en décembre 1991, met un terme à près d’un demi-siècle de guerre froide. Une opportunité s’ouvre pour les dirigeants de la planète : la mise en place d’un « ordre mondial » cogéré par les grandes puissances sous la houlette de l’ONU, garante d’un droit international. Quinze ans plus tard, peut-on dire que ce pari a été réussi ? Les conflits se sont multipliés tout en changeant de nature. Pourtant, la communauté internationale, par le biais de l’ONU, tente, vaille que vaille, d’œuvrer à ses missions. – Quels sont les nouveaux rapports de force dans le monde présent ? – En quoi ont-ils pu susciter l’espérance d’un nouvel ordre mondial ? – Comment peut-on expliquer le maintien et l’apparition de nouveaux désordres ?

I. De nouveaux rapports de force
1. Un contexte de changement international majeur
• L’échec des réformes de M. Gorbatchev, la volonté des pays d’Europe de l’Est font que la superpuissance soviétique, son aire d’influence, mais aussi l’idéologie communiste soit disparaissent, soit sont marginalisées. • Les anciennes démocraties populaires, parfois dans des soubresauts violents (cf. infra), abandonnent l’économie socialiste et aspirent à intégrer l’Union européenne (UE) et la sphère d’influence américaine. • Des pays restés « socialistes » poursuivent, comme la Chine, leur intégration au marché capitaliste, tout en gardant un appareil d’État à parti unique. D’autres, comme Cuba ou la Corée du Nord, sont marginalisés.

2. Les États-Unis, seule superpuissance
• Les États-Unis bénéficient de l’écroulement de leur adversaire tout en maintenant leur aire d’influence héritée de la guerre froide. Les accords sont confirmés, voire renforcés. C’est notamment le cas du pacte Atlantique et de l’OTAN qui intègrent les pays d’Europe centrale à la fin des années 1990. Ailleurs dans le monde, leurs positions se maintiennent : en Asie, avec leur allié traditionnel japonais, mais aussi avec la Chine, conçue désormais comme un