Le nucléaire militaire aujourd'hui
« Les armes atomiques sont affreusement chères, par définition dangereuses, militairement inefficaces et moralement insoutenables ». L’auteur de cette déclaration de 1996 n’est pas un grand pacifiste mais le Général BUTLER, ancien commandant du Strategic Command. L’arme nucléaire a suscité depuis son invention durant la seconde guerre mondiale une opposition constante et durable. Il y a quelque mois cette opposition réapparaissait avec le projet du Président OBAMA de suppression de l’arme atomique, projet relayé en France entre autre par messieurs Michel ROCARD, ancien 1er Ministre, et Alain JUPPE, ancien 1er Ministre mais également nouveau ministre de la défense.
Or, malgré ces appels constants, le nucléaire militaire est toujours présent en ce début de XXIe siècle et l’on peut s’interroger sur l’avenir de cette arme tant décriée. Quelle place pour le nucléaire dans les affaires stratégiques mondiales en général et plus particulièrement dans la doctrine et l’appareil militaire français aujourd’hui ?
Nous verrons qu’au niveau mondial la situation est très contrasté (1) mais que la France, elle, a réaffirmé sa doctrine de dissuasion nucléaire dans le cadre de son livre blanc (2) et elle maintient son outil nucléaire au-dessus du seuil de crédibilité et de suffisance (3).
1. AU NIVEAU MONDIAL, UNE SITUATION CONTRASTE
En effet la situation est très contrastée entre des zones de stabilité et de contraction des arsenaux nucléaires (1.1) et des zones de tension et de prolifération (1.2).
1. TNP et accords START.
L’occident et l’ex-pacte de Varsovie ont été fortement marqués par deux évènements majeurs de l’histoire mondiale de l’atome militaire : HIROSHIMA et la crise de CUBA.
EN 1945 pour la première et, du moins à l’heure actuelle, unique fois l’atome est utilisé à des fins militaires par les E-U à Hiroshima et à Nagasaki causant la mort immédiate respectivement de 74 000 et 40