Le nègre de surinam
CANDIDE, VOLTAIRE – CHAPITRE 19 : LE NÈGRE DE SURINAM.
Cet extrait efface par sa brièveté, a pour but de faire prendre conscience de l'inhumanité de l'esclavage de par la cruauté qui lui est propre. Voltaire dénonce une pratique qui met en péril la dignité de l'être humain, et réjouit en cela un courant de son époque. En même temps, il apporte une nouvelle preuve pour étayer son argumentation contre les doctrinaires de l'optimisme.
I : Un dénonciation de l'esclavage et de sa cruauté.
1 : Une description explicite de l'horreur.
2 : Un témoignage édifiant : le langage prêté à l'esclave.
3 : Une simplification de réel pour mieux l'émouvoir.
II : Une nouvelle dénonciation de la philosophie optimiste.
1 : Voltaire derrière son personnage.
2 : Les progrès de Candide.
I – 1 : Le ton employé est dépouillé et le « nègre » est évoqué dans sa prostration « un nègre étendu par terre », comme condamné à végéter à même le sol. Puis son état physique est énoncé avec neutralité comme un constat : « il manquait ce pauvre homme … droite ». Aucun adjectif qui ne manifeste la pitié, mais la brutalité même du fait.
2 : La relation Maître / Esclave est pleinement affirmée : le rapport de soumission est fortement marqué dans « j'attends mon maître ». De plus, le nom-portrait « Vanderdendur » = « vendeur-dent-dure » accentue l'effet d'une autorité revendiquée et appliquée. Dans le langage prêté à l'esclave, le choix d'un style dépouillé fait particulièrement ressortir la brutalité des faits : « Quand nous travaillons … la jambe ». Les propositions sont courtes, comme les coups. Les verbes concrets ont une charge de violence ( « coupe » 2 fois, usage du présent indiquant une action habituelle, impersonnalité du « on » = relation déshumanisée, anonymat d'un tortionnaire dans visage ). L'absence d'adjectif souligne la simplicité, l'objectivité d'un constat. On trouve même une certaine ingénuité dans la cruauté : «