Le on

3832 mots 16 pages
ON

« ON n’a rien à y faire !ON n’est pas de ce monde ! »Anonyme« Le temps est tout,l’homme n’est plus rien »K. Marx
AvertissementQu’ON en finisse.
PréambuleConstat de l’impossibilité aujourd’hui de répondre à la question suivante :« Quel jour sommes-nous ? », alors que demain est hier et hier aujourd’hui.DéfinitionsON. 1°. Pronom personnel indéfini de la 3ème personne, invariable, faisant toujours fonction de sujet.2°. Abrév. Organisme Neutralisé.

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Au fil des siècles, les individus se virent dépossédés du temps.En dehors de quelques sursauts de l’histoire faits d’insolence, de courage, de rage et de désespoir, rares furent ceux qui s’en aperçurent ou mesurèrent assez tôt l’ampleur des dégâts.Il était déjà trop tard.Toutefois, le processus fut lent avant de voir le temps des individus définitivement colonisé.Ce furent à n’en pas douter les rois et les banquiers qui, dans un accord tacite non daté, s’emparèrent du temps et s’affairèrent très tôt à lui attribuer une valeur d’échange.Le travail, cette activité humaine jusqu’alors déconsidérée à laquelle ils se devaient d’octroyer désormais une place supérieure et absolue, devint par la force des choses la pierre angulaire du maintien de l’ordre.
Dans ce vieux monde dont nous parlons, les rois et les banquiers se divertirent durant des siècles à améliorer leur domestication du temps en le clôturant, le morcelant, le pillant, l’exploitant. Sans cesse. Pris d’une étrange frénésie, ils se murmuraient en secret que tout cela était trop beau pour être vrai.En mettant à la disposition de quelques uns le temps de tous les individus, il s’agissait de faire de ces derniers, ces foules de derniers, des êtres inoffensifs et neutralisés. Avoir une maîtrise et un contrôle parfaits sur les masses en cloisonnant leur espace-temps. Coloniser le temps de tous les individus pour réaliser un projet éternel, un nouvel empire, inébranlable.Tout allait commencer à rentrer rapidement dans l’ordre des choses.Alors que le temps

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