Le palais de la fortune le moyne
Le poème de Le Moyne, Le palais de la Fortune, semble d’emblée rappeler le thème de la « roue de la fortune ». Le symbole de cette roue mêle à la fois l’imperturbable et le perturbable, l’immuable et le changement. A l’intérieur de ce poème, Le Moyne décrit ainsi ce « palais de la fortune », on s’attend alors avec l’adjectif fortune à un palais grandiose et royal, cependant cest plutot un palais qui n’a semble t-il ni dessus ni dessous qui va nous apparaître qui nous ramène dès lors à cette roue de la fortune symbole à la fois du hasard mais aussi de la justice et de l’ordre immanent. Dans ce contexte, ce « palais » est il le lieu d’un certain désordre ou plutot d’un ordre cosmique ? Le texte semble obéir aux lois mouvantes du baroque, période artistique datant de la fin du 15ème siècle et du début du 16ème siècle, dont la meilleure caractérisation est peut être le doute cartésien, en effet avec les découvertes de Galilée ou encore Kepler, on doute du cosmos, qui semblait jusqu’ici inébranlable. Cette oscillation de la confiance se ressent dans le poème de Le moyne. Tout nous apparaît d’abord, comme un éclatement d’une certaine assurance dans l’ordre des choses, tout serait dès lors élaboré par le hasard. Mais le fait même qu’il y ait encore construction possible, édification, au sens autant littéraire qu’architectural dans ce poème, nous montre que l’ordre est encore présent, et sous couvert d’anarchie il règne encore, même si le processus de construction est changé. Le poème fonctionne donc de façon paradoxale, qui renouvelle le genre et de fait, l’instant poétique et le rôle du poète.
Dans le poème de Le Moyne, le poète semble d’abord nous présenter un palais plein de chaos. Il utilise ainsi le réseau lexical du changement et du mouvement sans arrêt (« hazard »v6 « étalée en parade »v11), ainsi que de nombreux participe présent qui ont une valeur d’action en train de se dérouler, soulignant ainsi l’utilisation de la sonorité « an »,