Le paradis
M. Cohen-Tanugi, cependant, outre un constat, par sa comparaison avec le système américain, repense globalement le système juridique dans le sens du perfectionnement en visant la régulation de la société, ce qu'on ne trouve pas dans l'ouvrage de M. Carbonnier.
Mais les limites du modèle américain permettent-elles d'en faire un véritable modèle pour la France ? Ne faut-il pas mieux rester dans une logique plus française comme M. Carbonnier?
La critique du système juridique actuel français aboutit à mettre au jour ses lacunes, et principalement celle de l'inflation du droit, dans l'un comme dans l'autre ouvrage.
M. Cohen-Tanugi comme M. Carbonnier s'accordent sur le fait que c'est moins la quantité que la qualité du droit qui importe et ce dernier en fait une des causes majeures des problèmes de fonctionnement du système juridique français : il manque au droit français selon lui une dynamique d'ensemble. L'inflation est due pour M. Carbonnier à la bureaucratie excessive, ce qui engendre le phénomène dénoncé par M. Cohen-Tanugi d'excès du droit étatique par rapport au droit contractuel. Ce dernier l'impute toutefois plus à un lien trop étroit entre droit administratif et appareil d'Etat : la régulation est faite par le sommet au lieu de satisfaire les revendications particulières (ce que dénonce également M. Carbonnier quand il parle d'insuffisance d'indépendance du Conseil d'Etat défavorable aux intérêts