Le paradoxe de la paix
Paix à son âme. L’âme de qui ? De la paix, pardi !
Passé cette excellente phrase d’accroche il est temps de s’attaquer au sujet de ce petit article. La paix ! Oui, il est temps de s’attaquer à ce que l’on peut considérer comme un mensonge savamment orchestré puis répandu dans les sociétés occidentales modernes : nous sommes en paix, le monde est en paix.
Il n’y a jamais eu autant de conflits sur la planète qu’aujourd’hui.
Ca peut paraitre difficile à croire mais c’est la vérité ; la guerre est partout, en de nombreux endroits de la planète aujourd’hui ; mais, alors qu’au XXème on utilisait l’expression de Guerre Mondiale pour définir un conflit européen, au XXIème siècle les conflits oubliés se déroulent presque sur l’ensemble du globe, sauf dans les pays occidentaux. Dans ces pays qui restent en relative paix (on préfèrera le terme de stabilité) les médias ne se préoccupent que très peu des conflits extérieurs ; l’Etat cache du mieux qu’il peut ces guerres et les trafics qui y sont liés ; la population demeure ainsi dans l’inconnue.
Barber a bien résumé dans son texte Jihad contre McWorld ces nouveaux conflits qui frappent le globe ; ils ont évolué au niveau géographique d’une part puisqu’ils se sont délocalisés hors d’Europe. D’autre part, l’immense majorité de ces conflits est désormais infra-étatique, là où auparavant on avait principalement des conflits opposant des Etats-nation.
Barber a bien expliqué ce processus dans son célèbre article Jihad vs. Mac World : le nationalisme, qui autrefois avait été utilisé pour unifier les Etats-nations, est désormais vecteur des guerres infra-étatiques et constitue la revendication de ceux qui veulent créer de nouveaux Etats. Il en résulte dans de nombreuses zones de la planète de toutes aussi nombreuses guerres opposant factions d’un même Etat aspirant à plus d’autonomie, à plus de pouvoir ou tout simplement à l’indépendance. Les médias occidentaux parlent très peu de ces conflits – on citera par