Le parnasse
Ecole de poètes français qui, à partir de 1886, publièrent leurs œuvres dans le ‘’Parnasse contemporain’’.
Le culte de la beauté et une aspiration à la plénitude formelle, le dédain des effusions sentimentales et la volonté d’une poésie aristocratique, la recherche de l’union de l’art et de la science dans une reconquête des civilisations d’autrefois, tels sont les caractères généraux de la poésie parnassienne définis et précisés par son chef de file, Leconte de Lisle (1818-1894). Des Poèmes antiques de ce dernier au troisième recueil du Parnasse contemporain de 1876, près e vingt-cinq ans s’écoulent, salués par les réussites de poètes qui refusent aussi bien l’héritage romantique que les premières œuvres du symbolisme naissant, jusqu’à ce que, plus tard, leurs divergences s’accusent et fassent éclater le groupe.
Fidèle à l’image qu’il avait donnée de son art dans la préface des Poèmes antiques (1852), Leconte de Lisle poursuivra une œuvre hautaine et pessimiste (Poème de barbares, 1862 ; Poèmes tragiques, 1884). A ses yeux, le poète remplit un sacerdoce dans cité, loin des rumeurs de la foule, et vise à atteindre un idéal de perfection. Cette quête de la beauté et de l’ordre, ce mépris des tentations ne sont pas sans grandeur ; cette solitude de l’écrivain qui se tient à l’écart (misanthropie ? sentiment de vanité de toute chose ?) est assez émouvante. Il reste qu’on ne fait pas œuvre de poètes avec des attitudes. Si Leconte de Lisle parvient parfois à montrer la vie universelle par la suggestion de ses formes et de ses forces enfouis dans le cours des âges. La mémoire retient sans peine quelques grands vers : mais les cadences monotones de ces quatrains dans la formule constamment privilégiée de l’alexandrin, les excès d’une rime trop riche, l’abondance des adjectifs qui ne disent plus rien en voulant trop dire, les allitérations systématiques, tout ce mécanisme simpliste d’une création qui se voudrait poétique et qui finalement