Le passage du Styx - Patinir
Joachim PATENIER ou PATINIR, est un artiste qui signait indifféremment de ces deux noms, en variant ainsi leur orthographe. Les renseignements biographiques que l'on possède sur ce peintre se réduisent malheureusement à peu de chose et ils ne répondent nullement à l'importance que, par ses œuvres, il prend dans l'histoire de l'art. Ce qui rend plus regrettable encore la pénurie de ces informations, c'est que celles données par son plus ancien biographe, Carel van Mander, sont plutôt de nature à nous égarer qu'à éclairer la vie et le caractère de Patinir. En effet, Van Mander le dépeint comme un homme vulgaire, ivrogne, brutal, vivant dans le désordre, dépensant dans les cabarets le fruit de son travail, et ne reprenant ses pinceaux qu'après avoir dépensé son dernier sou.
Tout ceci est inexact et sans fondement ; la biographie de Van Mander semble se rapporter à un homonyme inscrit, en 1535, dans la corporation de Saint-Luc d'Anvers, c'est-à-dire plus de dix ans après la mort de notre peintre. Le récit de Van Mander est donc à rejeter ; les seuls points qui soient à retenir, c'est que déjà du vivant de Patenier ses panneaux étaient très recherchés, se vendaient bien et se sont répandus dans les pays les plus divers, et que Albert Durer, lors de son séjour à Anvers, dessina le portrait de Joachim Patinir.
On ignore la date de sa naissance que, très probablement, il faut placer vers 1480. Van Mander le fait naître à Dinant. Selon d'autres auteurs, il serait né à Bouvignes, petite ville du comté de Namur, dans le voisinage immédiat de Dinant ce qui est plus probable.
Le premier renseignement certain que l'on possède sur Patenier, c'est son inscription comme franc-maître à la gilde anversoise de Saint-Luc, en 1515, où il s’installe avec sa première femme. On sait également qu’il se remariera une seconde fois grâce au carnet de Voyage de Dürer indiquant qu’il a été invité à la célébration de celui-ci.
Autre certitude, Patinir