Le passé c'est bon
" Mort à crédit " est un hymne à la naïveté et à la dureté de l'enfance et devant la sécheresse impitoyable de la vie adulte, tout comme " Guignol's Band " est un éloge à la fuite et à la désertion face à l'inconcevable brutalité de la guerre. À Londres, Ferdinand vit des situations qui lui permettent de se hisser au-delà de la vie tout en montrant qu'on n'arrive jamais à y échapper totalement. Céline est l'écrivain du refus et dénonce tout ce qui étouffe sa sensibilité d'homme. Pour lui, le monde est un mensonge; le monde est condamné et condamnable, il n'y a rien d'autres à en tirer sinon la force de l'écriture, la fuite droit devant et la provocation continue.
Dans " Féerie pour une autre fois " Céline plonge plus à fond dans le délire de la guerre, mais cette fois en tant que " victime civile " du déferlement. Une nuit de bombardement sur Paris lui donne l'occasion d'exprimer son génie dans une écriture complètement éclatée. Jamais, il n'aura été aussi loin dans sa maîtrise de la langue, l'utilisation de sa " petite musique " afin qu'il exprime sans contrainte sa douleur et sa colère devant l'inacceptable terreur de la guerre. Car il faut aussi comprendre que Céline est un écrivain de la guerre et la souffrance qui en découle. Chacun de ses livres en illustre, d'une manière ou d'une autre, la profonde vulgarité.
Pour Céline, la guerre est l'expression ultime de la lutte des puissances de