Le patrimoine viti-vinicole en bourgogne
Hannelore Pepke-Durix
L’importance du secteur viti-vinicole pour le tourisme bourguignon, inscrit comme une priorité au Schéma régional de développement du tourisme pour la prochaine décennie, voté le 28 octobre 2005, est une évidence qui semble se passer de tout commentaire, y compris sur le plan patrimonial, quand on pense à des sites aussi emblématiques que le château du Clos de Vougeot ou, plus indirectement par la vente des vins des Hospices, l’Hôtel-Dieu de Beaune. On pourrait croire que tout a été dit à son sujet. Et pourtant… Il se trouve que l’actualité de la recherche au sujet de ces deux sites, comme celle de l’histoire de la vigne et du vin en général, est actuellement porteuse de renouveau. Une thèse et une monographie qui leur sont consacrées modifient fondamentalement le regard que l’on peut porter sur les deux sites mentionnés, tandis que la thématique jouit d’une popularité croissante parmi les chercheurs universitaires et extra-universitaires. En même temps, la valorisation touristique des vignobles bourguignons cherche également à se renouveler ou tout au moins à évoluer. Regardons successivement ce qui se passe aux deux extrémités de la chaîne, puis tentons une synthèse des observations faites.
I.
LA RECHERCHE AUTOUR DU PATRIMOINE VITI-VINICOLE BOURGUIGNON
1. Une action pionnière et exemplaire autour des pressoirs des ducs à Chenôve La ville de Chenôve, dans la banlieue sud de Dijon, s’est développée à partir d’un village de vignerons au cœur duquel se trouve l’ancien cellier des ducs de Bourgogne. Si le clos entourant l’édifice a été bien diminué par l’urbanisation, les deux pressoirs monumentaux sont toujours en place. Il y a dix ans, un partenariat a été mis en place entre le propriétaire privé des lieux, la ville à la tête de laquelle se trouvait alors un maire historien, Roland Carraz, une équipe pluridisciplinaire de chercheurs