Le patriotisme économique
Vendredi dernier, Arnaud Montebourg, le ministre du redressement économique posait fièrement en marinière Armor Lux devant les couleurs de la France, une montre Michel Herbelin au poignet et un blender Moulinex dans les mains. Une couverture un brin patriotique, dont le message est clair : promouvoir les produits français et redynamiser l'industrie française. L’une de ses idées étant par exemple de créer des rayons « made in France » dans les supermarchés.
Selon Durkheim (1890) le patriotisme c’est « l’ensemble des idées et des sentiments qui attachent l’individu à un État déterminé ». Le patriotisme est un sentiment partagé d'appartenance à un même pays, la patrie, sentiment qui en renforce l'unité sur la base de valeurs communes. « Le patriotisme, c’est aimer son pays. Le nationalisme, c’est détester celui des autres ». Charles De Gaulle. Le "patriotisme économique" est un comportement des consommateurs, des entreprises et des pouvoirs publics qui, dans un contexte de mondialisation de l'économie, cherchent à favoriser les biens et services produits dans leur pays. Il est basé sur le concept de la légitime défense économique.
L'expression est apparue en 2003 dans le rapport parlementaire "Intelligence économique, compétitivité, cohésion sociale" du député UMP Bernard Carayon mais est entrée dans le langage courant à partir de 2005 en France lorsque le Premier ministre d’alors l’utilise durant une conférence de presse à la suite des rumeurs d’une offre publique d’achat hostile sur Danone. La notion de patriotisme économique est donc fortement politisée, en effet, c’est principalement l’Etat qui initie le mouvement patriotique.
Contrairement au nationalisme économique, le patriotisme économique n’évoque ni la puissance ni l’ostracisme, mais plutôt un profond sentiment d’attachement à des institutions et à des valeurs qu’il s’agit de défendre et de promouvoir. Sont en jeu la sécurité économique du pays, la protection de ses intérêts stratégiques