Le philosophe ignorant
Le texte qui est un conte philosophique en forme d'apologue, est organisé en 3 paragraphes: le 1er constitue une situation initiale et présente une société encrée dans un bonheur total. «Ils vécurent paisibles et fortunés autant que des Quinze-Vingts puissent l'être». De plus, dans ce même paragraphe il subsiste une notion d'absurdité et de ridicule liée à l'élément perturbateur qui est la reconnaissance en tant que dirigeant de la communauté l'un de leur professeur. En effet, il «prétend avoir des notions claires sur le sens de la vue» or il est aveugle lui même. Voltaire accentue cette dimension aberrante en unissant les deux phrases suivantes: « Le dictateur, pour les apaiser, rendit un arrêt par lequel tous les habits étaient rouges. Il n’y avait pas un habit rouge au Quinze Vingt.»
Le deuxième paragraphe relate l'instauration de la dictature et dénonce implicitement un abus de pouvoir de la part du dictateur. Il s'agit donc finalement, d'une satire de la tyrannie.
Effectivement, ce dictateur fait passer le faux pour le vrai ce qui engendre une désunion: «cette querelle format deux partis». On s'aperçoit que l'ordre n'est rétabli que lorsque le tyran chute. «on se battit longtemps, et la concorde ne fut rétablie que lorsqu’il fut permis à tous les Quinze-Vingts de suspendre leur jugement sur la couleur de leurs habits.» Le professeur prend le pouvoir en se rendant «maître des aumônes»: Il impose donc une emprise économique. Voltaire pointe donc du doigt la manière selon laquelle les despotes arrivent au pouvoir. Je me permet de vous rappeler que Voltaire s'est battu pour défendre des idées de liberté (comme au début du texte). Il valorise celle-ci en disant finalement qu'elle arrange la situation.
Enfin le dernier paragraphe, très court, constitue la morale implicite de ce texte.
Elle nous instruit en nous disant qu’il ne faut pas juger ce sur quoi nous n’avons pas de