Le poid de l'apparence
La beauté est injuste, elle est subjective et naturelle. Elle est donc la source d' inégalités entre les individus que ce soit au sein de leur vie privée ou encore sur le marché du travail. Et dans ce monde où les deux reflets de notre apparence physique sont le miroir et l'autre, le jugement d'autrui acquiert alors une place privilégiée sur notre opinion personnelle, jusqu'à déformer parfois notre reflet dans le miroir, lui qui est si concret, si vrai. La beauté ne pouvant être changée, c'est le poids qui est au centre des discriminations, et par conséquent au centre du changement.
La sélection d'une personne belle ou laide opère dès l'école, le premier lieu de socialisation qui nous enseigne à vivre « ensemble » et à se respecter les uns les autres. Cependant, de manière inconsciente cette sélection est intériorisée par les individus et engrange des répercutions sur les manifestations de la vie quotidienne. Comme il l'a été démontré par David Landy et Harold Sigall dans Journal of Personnality & Social Psychology (1974), où l'exemple d'une pile de copies corrigée par un groupe de professeurs, puis cette même pile de copies accompagnées des photographies des élèves une nouvelle fois corrigée par un autre groupe de professeurs, à donné le résultat suivant: les physiques avenants améliorent leur note, les physiques ingrats perdent des points. Il est également prouvé qu'à l'oral, le phénomène est encore plus marqué. Dès notre plus jeune âge, l'apparence occupe donc une place prédominante dans notre vie, puisqu'au sein de notre société, elle joue en faveur des