Le pouvoir exécutif sous la vème république
Selon Pierre Messmer, dernier Premier Ministre du Président de la République Georges Pompidou, « Le Président détermine les grandes orientations de la politique nationale et en contrôle l’exécution. Le Premier Ministre conduit l’application de cette politique et en répond devant le Président et l’Assemblée Nationale. Il ne saurait y avoir de dyarchie au sommet » (extrait d’un entretien avec le journal Le Monde du 9 mars 1974).
Outre l’affirmation d’un pouvoir exécutif fort, cette citation met en exergue l’idée d’une prééminence du Président de la République sur le Premier ministre. En effet, si l’échec des IIIème et IVème Républiques a très largement été imputé à la faiblesse de leurs exécutifs respectifs, l’un des principaux objectifs du Constituant de 1958 était sans aucun doute la restauration de la fonction exécutive et, surtout, de la fonction présidentielle. Les idées directrices de la Constitution de la Vème République avaient d’ailleurs été clairement énoncées lors du Discours de Bayeux, prononcé par Charles de Gaulle en 1946, au moment où l'Assemblée Nationale constituante élaborait un projet pour la IVème République. Ce discours contenait déjà les grands traits de la Constitution future de la Vème République. Respectant le principe de la séparation souple des pouvoirs, formulé par Locke et surtout par Montesquieu (Esprit des lois) et qui « tend à prévenir les abus du pouvoir en confiant l’exercice de celui-ci non à un organe unique, mais à plusieurs organes, chargés chacun d’une fonction différente et en mesure de se faire mutuellement contrepoids » (Lexique des termes juridiques, Dalloz), la Constitution de 1958 distingue les pouvoirs du Président de la République et du Gouvernement (titres II et III), des pouvoirs du Parlement (titre IV) et de l’autorité judiciaire (titre VIII).
Le pouvoir judiciaire, c’est-à-dire la « fonction consistant à juger, à assurer la répression des violations du droit et à