Le pouvoir

433 mots 2 pages
Nous pouvons agir avec des mots. Les énoncés performatifs sont des actes à part entière, et non une simple description de ce qui est. Mais, le pouvoir ne vient pas des mots eux-mêmes mais des situations dans lesquelles ils sont prononcés.

Selon lui, leur dire n'est qu'un faire-croire, sans cesse changeant, impuissant à exprimer l'être. Il n'en reste pas moins que les paroles de Protagoras, d'Hippias, de Gorgias semblent capter l'attention et que l'argumentation de leurs discours persuasifs emporte la conviction. Plus près de nous, le linguiste Roman Jakobson invoque la fameuse fonction « conative » du dire, centrée sur le destinataire (celui à qui l'on parle) et qui trouve, par exemple, son expression grammaticale dans l'impératif. L'ordre est bien un dire qui vise à agir sur autrui. Et dans Quand dire, c'est faire, le philosophe anglais Austin affirme que produire certaines énonciations, c'est une action. Aux énoncés simplement « constatifs » qui ne visent qu'à décrire un événement qui peut être vrai ou faux (exemple : « il fait beau »), Austin oppose les énoncés qu'il appelle « performatifs » qui ne décrivent, ne rapportent, ne constatent absolument rien, ne sont ni vrais ni faux et sont tels que « l'énonciation de la phrase est l'exécution d'une action (ou une partie de cette exécution) ». Quand, par exemple, je dis à la mairie ou à l'église « oui, je le veux (c'est-à-dire je prends cette femme comme épouse légitime), « je ne fais pas le reportage d'un mariage : je me marie ». "Nous prendrons donc comme premiers exemples quelques énonciations qui ne peuvent tomber sous aucune catégorie grammaticale reconnue jusqu'ici, hors celle de l'« affirmation » ; des énonciations qui ne sont pas, non plus, des non-sens, et qui ne contiennent aucun de ces avertisseurs verbaux que les philosophes ont enfin réussi à détecter, ou croient avoir détectés : mots bizarres comme « bon » ou « tous » auxiliaires suspects comme « devoir » ou « pouvoir » constructions douteuses

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