Le poème
Les mètres pairs sont les plus fréquents. L’octosyllabe, le vers de huit syllabes, est le grand vers du Moyen Âge.
Conformément à la règle, il faut prendre en compte le [e] atone, inaccentué, devant consonne, ici, par exemple, la syllabe 6, et négliger le [e] final ; les accents tombent sur les syllabes 4 et 8, et produisent une joyeuse symétrie, rythmique et harmonieuse.
Au xvie siècle, le vers dominant est le décasyllabe.
Le rythme du décasylabe est régulièrement déterminé par la coupe, ou césure, qui suit la syllabe 4. De ce fait, sont accentuées les syllabes 4, 6 et 10. En l’occurrence, le rythme met en relief les deux mots-clés antithétiques, « Mort » et « jour », que rapprochent cependant les riches sonorités du [r], qui traverse en allitération tout le décasyllabe, dont il assure l’unité harmonique.
Toutefois, le développement de la tragédie renaissante favorise l’emploi de l’alexandrin, qui s’impose progressivement, jusqu’à devenir le vers noble par excellence de la poésie française. Dans la tragédie d’Aman, Montchrestien écrit par exemple
L’alexandrin, vers issu du Roman d’Alexandre, au Moyen Âge, est un tétramètre dodécasyllabique, c’est-à-dire qu’il compte douze syllabes et quatre accents, dont un, obligatoirement sur la syllabe 6, juste avant la césure, qui sépare le vers en deux hémistiches. En l’occurrence, sont accentuées les syllabes 3, 6, 8 et