Le premier ministre sous la ve république
« A lui [Le président de la République] la mission de nommer les ministres et, d'abord, bien entendu, le Premier, qui devra diriger la politique et le travail du gouvernement. Au chef de l'État la fonction de promulguer les lois et de prendre les décrets, car c'est envers l'État tout entier que ceux-ci et celles-là engagent les citoyens. A lui la tâche de présider les Conseils du gouvernement et d'y exercer cette influence de la continuité dont une nation ne se passe pas. A lui l'attribution de servir d'arbitre au dessus des contingences politiques, soit normalement par le Conseil, soit, dans les moments de grave confusion, en invitant le pays à faire connaître par des élections sa décision souveraine. A lui, s'il devait arriver que la patrie fût en péril, le devoir d'être le garant de I’Indépendance nationale et des traités conclus par la France. » Cette phrase, prononcée par le Général de Gaulle lors de son discours de Bayeux du 16 Juin 1946, affiche la volonté de ce dernier de redonner au pouvoir exécutif une place dominante dans la Constitution de la V° République, après l’échec du parlementarisme rationalisé engendré par la prééminence du pouvoir législatif sous la III° et IV° République.
Comme l’illustrent ses propos, le pouvoir exécutif est, à l’image de tout régime parlementaire, bicéphale, c’est-à-dire composé d’un président de la République, considéré par De Gaulle comme chef suprême de l’Etat, et d’un premier ministre (anciennement Président du Conseil) qui épaule le chef d’Etat et qui dirige et contrôle l’action du gouvernement.
Contrairement à l‘idée reçue et à la conception gaullienne du rôle du premier ministre, ce dernier est la personne qui dispose du plus de pouvoirs dans la constitution française, et ce depuis l‘instauration de la V° République, que ce soit en terme de pouvoir ou d‘attributions. En effet, il dirige le gouvernement et prend en charge l’action quotidienne de l’administration et