Le primitivisme : racines de l’art moderne et contemporain ?
Intervenants : Marc Restellini, directeur de la Pinacothèque de Paris (sous réserve) ; Françoise Michel-Jones, anthropologue, sociologue, maître de conférences à l’université de Picardie ; Eric de Chassey, professeur d’histoire de l’art contemporain à l’université de Tours ; spécialiste de l’art américain ; Christine Valluet, directrice de la galerie Schoffel-Valluet, Paris – Art tribal ; Philippe Peltier, conservateur en chef, responsable de l’unité patrimoniale Océanie Insulinde. Musée du quai Branly, Paris ; Didier Ottinger, conservateur en chef des collections historiques, département du musée national d’art moderne - Paris.
Qu’est-ce que le primitivisme ?
Le primitivisme peut se définir comme l’intérêt marqué par les artistes modernes pour l’art et la culture des sociétés tribales. Les arts supposés primitifs ne sont unis par aucune qualité commune de forme ni de composition.
Comment l’art et la culture des sociétés tribales sont-ils devenus des objets d’intérêt artistique ?
La prise en considération des valeurs artistiques de l’art primitif n’est que tardive dans le développement des musées d’ethnologie. Le mouvement vers la complète acceptation artistique des objets fabriqués par des primitifs s’est accéléré dans les deux décennies qui ont suivi la Première Guerre Mondiale. Suite à l’Indépendance des colonies, les arts primitifs deviennent des arts du passé. Se développe alors une étude plus étendue et plus détaillée de la signification sociale et psychologique de ces objets. Cette évolution est similaire aux États-Unis.
Le développement de l’intérêt des modernes pour le primitivisme : de Gauguin aux explorations contemporaines.
Avec Gauguin puis les Fauves l’intérêt pour l’art primitif est assez limité. Il s’agit de simples références aux styles ou aux cultures venues « d’ailleurs ». Le primitivisme acquiert une nouvelle