Le principe de précaution
L’être humain du début du 20ème siècle est à la recherche dans le monde d’une existence où la notion de mal, l’idée même de risque, est bannie tout au moins si celui-ci ne résulte pas directement de son comportement. Ce besoin de sécurité se retrouve dans tous les domaines de la vie, se traduit dans un premier temps par la multiplication des systèmes d’assurance et d’indemnisation. Au delà de cette multiplication émerge une nouvelle mutation de la demande sécuritaire ne se satisfaisant plus de l’indemnisation mais revendiquant une gestion en amont interdisant la survenue du risque.
Cette exigence s’inscrit, en outre, dans une prospective à long terme, donnée apparue au vingtième siècle. Les progrès sanitaires effectués durant cette période ont procuré aux hommes une longévité sans précédent historique. La perception du risque se situe, de ce fait, dans la durée. L’homme moderne projette ses craintes dans l’avenir, pour lui même, mais aussi pour ses descendants dont il connaît physiquement trois voire quatre générations.
Le politique est de plus en plus confronté à cette nouvelle donne sociétale s’exprimant à la fois par une recherche en responsabilité et par une demande de l’association des citoyens aux décisions de gestion du risque.
En parallèle, le citoyen veut pouvoir profiter le plus rapidement possible des découvertes scientifiques et de leur application dans la vie quotidienne provoquant ainsi une accélération de la mise en œuvre des technologies, de processus de fabrication et de produits nouveaux.
Bénéficier sans retard de l’innovation technologique sans courir de risques supplémentaires, tel pourrait être le leitmotiv de ce début de troisième millénaire. La résolution de cette équation complexe est confiée aux décideurs politiques, conduit à prendre des décisions de gestion, d’autorisation ou de refus d’innovations, à occurrence immédiate tout en se gardant de porter atteinte aux générations à venir.
Dans ce contexte, le