Le problème du mal
L'expérience du mal est consubstantielle à la condition humaine. Si la souffrance de la mère qui met au monde un être humain ne fait aucun doute, il est fort probable que l'enfant lui aussi subisse un fort déplaisir en effectuant son premier voyage vers la lumière. Il semblerait bien en effet que le mal (au sens avoir mal) soit la première expérience humaine extra utérine et ce bien avant le plaisir. Heidegger parle de l'homme comme de « l'être jeté » dans le monde. Mais la souffrance n'est pas spécifiquement humaine. Les animaux aussi souffrent, tombent malade et meurent : le mal habite par conséquent le monde. Des lors que l'existence du mal est une évidence, il n'est pas sans poser un certain nombre de problèmes. Le premier qui me vient à l'esprit est d'ordre moral: Est-il possible, de manière universelle, de distinguer le bien du mal ? Si la réponse est positive,pourquoi préférer le bien agir plutôt que faire le mal surtout lorsque cette règle contrarie nos désirs ou nos intérêts ? Autre problème d'ordre théologique: comment et pourquoi un Dieu dont les caractéristiques sont la bonté et l'omnipotence aurait-il pu tolérer dans sa création la souffrance, la cruauté ou l'injustice ? Ces questions sont vertigineuses, et si j'ai souhaité travailler sur ce thème , c'est qu'il représente pour moi une considérable interrogation, un trouble profond. Il va de soi que je ne prétend en rien résoudre des mystères qui sont insondables, mais simplement et modestement partager avec vous mes réflexions que j'ai rédigé en deux parties: Tout d'abord : Qu'est-ce que le mal ? Dieu et la question du mal ensuite.
Partie 1: Qu'est-ce que le mal ? Leibnitz, dans sa Théodicée, distingue trois formes de manifestations du mal ou trois manières d'être du mal qui sont le mal physique,le mal
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métaphysique et le mal moral. J'ai utilisé cette structure ou cette grille de lecture en triptyque pour tenter de