Le proche orient dans les relations internationales depuis 1945
La première difficulté de ce sujet est la définition géographique de la région qui implique une réflexion sur son histoire notamment en ce qui concerne la Turquie, l'Égypte et l'Iran. Il est ensuite nécessaire de sélectionner les faits essentiels pour ne pas se perdre dans les détails inextricables ; apparaissent alors des phénomènes internes à la région (religions, nationalismes, problèmes de relations économiques comme l'eau et le pétrole) et des problèmes impliquant les puissances extérieures (accession à l'indépendance, confrontation Est-Ouest, relations Nord-Sud), dont le Proche-Orient est l'enjeu. Depuis les origines de la question d'Orient au XIXe siècle, les limites de la région ont fluctué à la faveur des évolutions politiques. Le cœur de la région est constitué par les régions arabes de l'Empire ottoman séparées en 1920, mais depuis la guerre trois phénomènes sont venus préciser cette définition : la confrontation directe entre Israël et les Pays arabes, la poussée des revendications nationalistes anti-occidentales dans de nombreux cas, le réveil de l'islamisme radical dont l'Iran, pays non arabe, est le centre. Avant de devenir un des moteurs des relations internationales, relativement autonome face aux deux supergrands et au reste du monde au début des années soixante-dix, le Proche-Orient a été l'enjeu plus ou moins passif des luttes entre les grandes puissances.
I - La relève des intérêts européens par les supergrands intervient dans l'immédiat après-guerre
A - La guerre a conduit a un renforcement de la présence directe de la Grande-Bretagne au Proche-Orient, contrairement à la tendance des années trente • Les Anglais évincent les Français en soutenant systématiquement les nationalismes arabes en Syrie et au Liban durant la guerre. L'éviction est accomplie en 1945, après une vaine tentative de réinstallation voulue par de Gaulle • La Grande-Bretagne ne parvient pas à