Le Procès de Kafka : survol d’une influence

par

Hélène Jacquaz

UQAM
Le 21 février 1911

Introduction

Le Procès est une œuvre posthume de Franz Kafka. Amorcée en 1914, la rédaction de ce roman a été souvent interrompue, puis définitivement abandonnée en 1917 laissant de nombreux chapitres inachevés. Kafka meurt en 1924 sans y avoir retouché. Max Brod, écrivain tchèque juif, s’emploie à mettre de l’ordre dans ces écrits et publie Le Procès en 1925, allant ainsi à l’encontre des dernières volontés de son ami qui lui avait demandé expressément de détruire cette œuvre parmi d’autres. L’univers du roman est angoissant : Joseph K., innocent mais arrêté sans motif, se retrouve impliqué dans un procès dont les enjeux lui échappent. Kafka «fixe l’attention du lecteur sur une situation scandaleusement opaque, qui conservera jusqu’à la fin la même opacité.», souligne Claude David dans sa préface à l’édition du Procès publiée chez Folio. La situation échappe donc à la raison et c’est tout le problème du sens de l’existence que Kafka pose à travers son personnage.

Kafka est un être fragile psychologiquement et physiquement. Ses relations avec sa famille et avec les autres en général sont parfois difficiles ce qui fait dire à plusieurs que Joseph K. c’est aussi lui à certains égards. Comme le souligne Kundera dans Quelque part là derrière : «on se demande sou vent si les romans de Kafka sont la projection des conflits les plus personnels et privés de l’auteur, ou bien la description de la «machine sociale» objective.»

Kafka est indéniablement un auteur marquant du XXe siècle. Dans les pages qui suivent, nous tenterons de déterminer quelles ont été les influences de sa famille, de son milieu et de son époque sur son cheminement d’écrivain, mais aussi quelle influence il a lui même exercé sur les générations futures. L’univers absurde dans lequel il campe ses personnages est-il précurseur du mouvement existentialiste qui se