Faut il encore croire au progrés ? « Tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit ». Le premier article de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen témoigne du progrès moral de l’esprit humain. La Révolution française de 1789 marque un tournant dans la vision et dans la place de l’Homme dans la société. Les révolutionnaires ont cru qu’un progrès était possible ; ils ont cru que leur révolution allait déboucher sur des mesures concrètes les satisfaisant ; ils ont cru en leur action et en leurs revendications. Ils ont eu raison de croire au progrès. Mais pourquoi faut-il encore croire au progrès ? Le progrès se définit traditionnellement comme une marche en avant, pas forcément positive. Il concerne différents domaines tels la morale, les sciences et les techniques ou encore la politique. Pourtant, malgré l'avance de certains progrès moraux comme nous venons de le souligner, l’Homme s’est distingué par d’autres évènements beaucoup moins glorieux au cours du XXème siècle : deux guerres mondiales particulièrement meurtrières où la barbarie côtoie les camps de concentration, et où la bombe atomique est utilisée pour anéantir l’adversaire. Peut-on alors encore parler de progrès technique lorsque l’objet crée a pour but d’anéantir son prochain ? Peut-on encore croire au progrès dans de telles conditions ? Enfin, qu’est ce que croire au progrès ? La croyance repose sur le domaine de l’irrationnel ; elle relève d’une adhésion de l’esprit. Le progrès, lui, relève au contraire de la rationalité (dans le domaine scientifique par exemple). Alors en quoi ces deux termes peuvent-ils être associés ? Alors, faut-il encore croire au progrès ? En quoi la croyance au progrès peut-elle nuire à l’espèce humaine ? Ne faudrait-il pas envisager de limiter le progrès et d’y croire de manière plus modérée ?
I)Le progrès peut être perçu comme le moteur qui fait avancer l’humanité. Tout d’abord, le progrès adopte des caractéristiques religieuses, d’où la