Le projet full fair value dans les banques
Résumé : La comptabilisation en juste valeur ou fair value répondrait selon ses partisans aux exigences de transparence et de comparabilité des informations financières et constituerait une approche supérieure aux autres méthodes de comptabilisation. Actuellement, un projet de norme, dit de full fair value, a été proposé par les normalisateurs comptables et vise à généraliser l'évaluation des instruments financiers à la juste valeur. L'application de ce projet dans la banque fait l'objet de prises de position contradictoires: la juste valeur est-elle un concept pertinent pour la banque ? Quelles seraient ses éventuelles conséquences dans l'organisation des banques et de l'économie dans son ensemble ? La communauté bancaire a affirmé son opposition à la full fair value, une méthode qu'elle juge inadaptée à l'intermédiation bancaire, d'autant plus que son application poserait de nombreux problèmes. Certaines études indiquent que la comptabilisation en juste valeur entraînerait une volatilité accrue des résultats et des fonds propres des banques. Le but de ce papier est d'exposer les difficultés quant à la généralisation de la comptabilisation en juste valeur dans la banque. La full fair value n'est pas pertinente pour évaluer l'activité bancaire traditionnelle qui est une activité conduite dans la durée. Les produits de l'intermédiation ne sont pas négociables et n'ont pas, par conséquence, de valeur de marché. La full fair value pour ces instruments sera calculée à partir de modèles internes ce qui risque d'introduire une opacité dans les comptes. La full fair value risque d'augmenter la volatilité des résultats bancaires. Une augmentation qui ne reflète pas la volatilité économique sous-jacente des opérations bancaires. L'application de la full fair value risque d'amplifier le cycle de crédit et d'affecter la stabilité financière. Finalement, la full fair value pourrait réduire l’efficacité du