le racisme
Au-delà de la parole, les actes racistes au quotidien sont une réalité bien pire. Demain, dans toute la France, une marche contre le racisme est organisée.
Les réactions, il est vrai, ont tardé. Mais elles sont finalement arrivées. Interpellé à l’Assemblée nationale, le Premier ministre est sorti de son silence. Puis le président de la République, lors du conseil des ministres. Et ensuite, tribunes, pétitions, marches etc. Tout le monde s’est indigné du racisme ambiant, tout le monde s’est inquiété de la «libération de la parole», tout le monde a fait assaut de compassion à l’égard de la ministre de la justice.
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Tout cela est bien beau, mais il convient de poser une question, une seule : passée l’indignation, que reste-t-il ?
Reste le racisme ordinaire, le racisme quotidien, le racisme banal - ou plutôt banalisé. Bien au-delà des paroles. Seuls les racistes grossiers et stupides comparent les Noirs aux singes en agitant des bananes dans la rue. Les autres discriminent en sourdine, de manière invisible, parfois même sans s’en rendre compte, et causent en réalité beaucoup plus de tort que ceux qui insultent bruyamment. Les injures racistes sont un délit certes, mais elles ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Sous les radars de la visibilité médiatique, c’est toujours la même expérience pour les victimes du racisme. Être discriminé à l’embauche ou au logement parce qu’on est noir ou arabe, être contrôlé voire harcelé par la police, être moins payé que les autres pour le même travail, voilà les maux que subissent au quotidien les personnes issues de la diversité. La parole raciste est chose grave, mais les actes racistes sont une réalité bien pire. Et en effet, le cœur du problème, c’est le racisme systémique dont pâtissent au quotidien les minorités visibles.
Or, la réponse de nos dirigeants est invariablement la