e héros de ce roman, Brodeck, revient dans son village après avoir été déporté dans les camps de concentration nazis. Dans ce texte, les thèmes du crime, de la lâcheté, de la mauvaise conscience et de la xénophobie sont abordés. Le rapport de Brodeck est une sorte de parabole, de fable. L'action se déroule dans un village de montagne aucune indication précise ne permet au lecteur de savoir où ni quand l'action se déroule. Le narrateur, Brodeck est chargé de rédiger un rapport sur la mort d'un étranger, der Anderer (l'autre), qui séjournait dans le village. Son exécution par tous les hommes du village, sauf Brodeck est appelé les Ereigniës. D'où vient ce mot? Das Ereignis siginifie en allemand l'événement, il fait référence au meurtre perpétré dans le village. L'Anderer, par son comportement, ses dessins, est un miroir de ce qu'ils sont vraiment, au delà des apparences et des statuts sociaux. Il leur renvoit leur lâcheté et leurs trahisons, leurs compromissions avec l'occupant de la guerre passée et cela, ils ne peuvent pas l'accepter
Brodeck lui même a, pendant la guerre, été déporté dans un camp parce qu'il n'avait pas la bonne religion ou la bonne origine. Les gens du village l'ont eux même désigné pour « acheter leur tranquillité » avec l'occupant. Et pour avoir voulu défendre trois jeunes filles que les notables du villages voulaient livrer à l'occupant, Emélia, la femme de Brodeck est violentée toute la nuit et a perdu la raison. Le récit que Brodeck, par petites touches, de sa déportation, suit le canevas des récits des déportés, même violence, même mépris de la vie et des déportés, même retour au pays plus mort que vif devant les habitants médusés et gênés.
L'auteur fait de nombreux emprunts aux témoins de la Shoah. Ainsi la fin du chapitre X, il aborde le thème de la déshumanisation: « Nous n'étions plus nous mêmes. Nous ne nous appartenions plus. Nous n'étions plus des hommes. Nous n'étions qu'une espèce. » L'allusion au livre de Robert Antelme, L'espèce