Le rationnement du credit
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Ahmed Bouyacoub LAREGE CREAD Université d'Oran Publié dans El Watan le 22 - 10 - 2012
La dernière Note de conjoncture de la Banque d'Algérie traitant des «Tendances monétaires et financières au premier semestre 2012» se félicite du niveau atteint par le crédit octroyé au secteur privé à la fin du premier semestre 2012.
Elle déclare qu'à «fin juin 2012, les crédits bancaires au secteur privé atteignent 2121 milliards de dinars, excédant l'encours des crédits au secteur public (1893 milliards de dinars), en situation d'augmentation de la part relative des crédits à moyen et long termes à 65,21%.
Ainsi, le dynamisme des crédits bancaires à l'économie traduit, dans une certaine mesure, l'amélioration de la structure et des conditions de financement, notamment suite au soutien financier apporté par l'Etat aux PME. De plus, le canal crédits bancaires reste potentiellement important en matière de financement de l'investissement productif et de la croissance en Algérie, mettant en avant le rôle désormais accru des banques commerciales dans le développement de crédits sains à l'économie.»
Qu'en est-il en réalité ?
Les données existantes en la matière permettent de relativiser ces affirmations. Celles de la Banque mondiale concernant cette question sont constituées à partir des données de la Banque d'Algérie. Elles ont l'avantage de permettre la comparaison avec les autres pays. Elles sont calculées par rapport au PIB (Produit intérieur brut) et donnent une idée précise du niveau des crédits accordés au secteur privé dans sa grande variété (ménages et entreprises).
1. Avant de parler du secteur privé, il y a lieu de fixer l'évolution de son importance relative dans notre économie. Ce secteur représentait 41,7% en 2000 et 51,7% de la production nationale tous secteurs confondus en 2010. Mais si on raisonne hors hydrocarbures, le secteur privé représentait