Le realism
Le terme réalisme s'emploie plus volontiers lorsque l'artiste, dans ses œuvres ajoute au rendu fidèle des choses un désir d'ennoblissement du monde quotidien. Il en va ainsi des "peintres de la réalité" -l'expression est de Champfleury - qui évoquent avec une gravité subtile les scènes familières de la vie paysanne. Ce réalisme des frères Le Nain, loin de toute revendication sociale, est fait d'attention et de ferveur de même pour Murillo avec Les jeunes mendiants (Munich Alte Pina.), les ménagères pensives de Vermeer, les infirmes de Ribeira. Caravage élève jusqu'au grand goût, ses truands, et ses femmes de mauvaise vie.
Pourtant le mot Réalisme ne recouvre qu'un groupe assez étroit d'artistes qui gravitent autour de Courbet. Le mot même de Réalisme apparaît, en 1836 dans la chronique de Paris, sous la plume de Gustave Planche.
Ce qualificatif apparaîtra un peu plus tard, chez les critiques littéraires pour définir la littérature française du XIX, de Balzac à Zola, qui s'oppose au Romantisme d'imagination et explore le monde quotidien : réalistes les frères Goncourt, Alphonse Daudet. Plus peut-être que Zola apôtre du naturalisme qui vers 1871 mêle à sa description du monde ouvrier un goût pour le grossier des préceptes socialistes qui l'éloigne du véritable constat réaliste, qui ne prend pas position