Le roi et le gouvernement
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La résistance passive de la population se traduit par le mauvais gré avec lequel on subit les réquisitions, par les dissimulations de biens susceptibles d'être saisis et parfois par de la complicité avec les réfractaires au travail obligatoire. On a parfois ce comportement populaire été comparée à celui du Roi. Dans la mesure où l'on doit considérer la monarchie constitutionnelle comme une haute magistrature d'influence, il convient de signaler que, via certains membres de son Cabinet qui le couvrent, particulièrement le Comte Capelle, le Roi est resté en contact avec les éléments belges qui administraient la Belgique occupée, parfois des collaborateurs comme le gouverneur du Limbourg, ainsi que les Allemands. Il a pu donner le sentiment à des collaborateurs intellectuels, comme Robert Poulet, qu'il les encourageait, mais aucun acte, parole ou écrit n'a pu être retenu contre lui sur ce point. Mais, par contre, dans son entourage on favorisa la résistance par des livraisons d'armes au M.N.R., le Mouvement national royaliste.
Contrairement à une opinion fort répandue, le roi Léopold III n'est pas resté absolument inerte face aux abus allemands en matière de persécution et de déportation. On a su, après la guerre, qu'il avait envoyé des lettres au führer Adolph Hitler pour protester contre les déportations. En réponse, il fut menacé d'être lui-même déporté et la persécution, ainsi que la déportation des Juifs, les exécutions d'otages et l'envoi de centaines de milliers de travailleurs forcés au STO en Allemagne continuèrent. Si le roi n'a pas personnellement collaboré, des historiens soulignent ses tendances politiques interventionnistes voire autoritaires d'avant-guerre. Celles-ci étaient favorisées par l'instabilité parlementaire et ministérielle qui justifiaient à ses yeux de vouloir exercer une autorité renforcée à la tête de l'État. Ainsi, dans le courant du mois de mai 1940, alors que tout paraît indiquer que la Belgique est à la veille de la guerre, une