Le Roi se meurt texte 1
(texte 1 : du début p 10 à « J'ai essayé de la colmater avec Juliette » p 15)
Le travail est proposé ici sous la forme d'un commentaire composé dont nous avons toutefois conservé, pour plus de clarté, les titres du plan. Les introductions et les phrases de transition (ou conclusions provisoires) à la fin de chaque partie sont notés en italiques et en gras. Le passage sur lequel ouvre la pièce présente une longue didascalie suivie d'une sorte de ballet scénique composé d'entrées et de sorties du roi et de plusieurs personnages formant sa suite, puis d'un échange entre ces derniers, moins le roi, qui ne réapparaît que beaucoup plus tard dans la pièce. Ce début de pièce, tout en paraissant apporter certaines informations au spectateur, introduit en réalité, par-delà la forme de ce qui se présente comme un échange verbal, le thème principal de l’œuvre c'est-à-dire la mort avant même que n'arrive vraiment en scène celui qui va la subir, le roi, comme si tout était joué d'avance On se demandera dans quelle mesure cette scène d'ouverture, loin de jouer le rôle d'une scène d'exposition destinée à éclairer le spectateur sur l'intrigue à venir, les personnages et les enjeux qui les concernent, ne contribue pas à brouiller, dès le début de la pièce, le sens même de l'action théâtrale, et la notion même de « personnage ».
Une anti scène d’exposition : de la même manière que Ionesco définissait ses pièces comme des anti tragédies, le passage à étudier fonctionne comme une anti scène d’exposition
Un amas d’informations contradictoires : alors que la scène inaugurant une pièce de théâtre est censée apporter des précisions sur le lieu et le moment de l’action rien de tout cela ici : p 14 Juliette : « je n’ai pas eu le temps de nettoyer le living room » vs « Marguerite : Ce n’est pas un living room ». Loin de donner des précisions sur quoi que ce soit il semble qu’au contraire règne dans ce passage le flou, l’approximatif, comme en témoigne la didascalie