Le role de la femme dans la lutte de la corruption
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Haïti: Par Me. Yvlore PIGEOT
Introduction.-
Une approche de la corruption selon le genre: voilà qui peut paraître étrange pour plus d'un. Cependant, compte tenu, chez nous, du poids des agents de sexe masculin dans les affaires publiques (gouvernement, Parlement, pouvoir judiciaire,...) et dans le secteur privé, une telle approche n'est pas dénuée d'intérêt. Définie par Transparency International comme « l'abus de pouvoir reçu en délégation à des fins privées », la corruption touche tous les secteurs de la vie nationale. Elle est l'acte d'un fonctionnaire qui accorde un contrat à un ami, d'un cadre d'entreprise qui offre un cadeau à un responsable gouvernemental en vue d'obtenir un avantage indu. C'est encore le fait d'un agent public qui se sert de son pouvoir pour obtenir une faveur pour un membre de sa famille, etc. En tout état de cause, les conséquences néfastes de la corruption sur le développement social, économique et politique ne sont plus à démontrer. De ce fait, il revient à tous les secteurs de la vie nationale de lutter contre la corruption. Mais, le rôle des femmes est beaucoup plus important au regard de leur nombre et du rôle fondamental qu'elles jouent dans l'éducation des enfants au foyer, en particulier et dans la société en général. Cela étant, voyons comment les femmes peuvent contribuer à faire reculer les frontières de la corruption dans la société haïtienne.
I-La femme : gardienne des valeurs morales
Toute société fonctionne sur la base des interdits dont la transgression fait de l'agent social un déviant ou un délinquant. Ces interdits doivent être enseignés à l'enfant dès le berceau, de même que les valeurs sociales telles que l'honnêteté, l'intégrité, le culte de l'effort, l'amour du travail, le respect du bien et des droits d'autrui... Si nombre de ces valeurs constituent, depuis la