Le roman : a quelles conditions un personnage de roman peut-il passer pour réaliste ?

3312 mots 14 pages
A l’aube du XXIème siècle, le genre romanesque est remis en question : après la crise du personnage et « l’ère du soupçon », les lecteurs doutent de plus en plus de la réalité des personnages romanesques, ils préfèrent croire les images ayant une valeur considérée comme objective. C’est pour cette raison qu’ils réclament de plus en plus de biographies, des récits de voyage, c'est-à-dire les « petits faits vrais » que Sarraute avait déjà désignés dans son essai « L’Ere du soupçon » comme ayant d’ « incontestables avantages » sur « l’histoire inventée ». Ce constat amène à l’interrogation suivante qui devient de plus essentielle : « A quelles conditions un personnage de roman peut-il passer pour réaliste ? »
Il est vrai que, depuis sa création au Moyen Age, le genre romanesque a cherché, de plus en plus à atteindre les réalités. Au départ, les romans de chevalerie, comme ceux de Chrétien de Troyes, mêlaient légendes et aventures fantasques, héros idéaux, courtois sans défauts qui triomphaient dans un univers manichéen, taillé sur mesure pour vanter leurs exploits. On est encore très loin du personnage réaliste. En effet, la première condition pour créer un personnage réaliste, c’est de regarder dans un miroir et non dans un portrait. On y voit le laid comme le beau, le sacré comme le profane et surtout le romancier s’ouvre à la complexité de l’Homme pour créer des personnages dialectiques, complexes, divisés à l’inverse des idées pures qui tiennent un discours unilatéral.
Trois conditions sont essentielles pour qu’un personnage de roman puisse passer pour réaliste : il doit d’abord être un Homme, animal de la famille des hominidés, être social jouissant d’une conscience d’être et subissant des pulsions inconscientes. Il doit être présenté à l’intérieur d’un milieu social, légal et physique qui prend en compte les réalités de l’époque choisis par le romancier. Enfin, ce ne doit être ni un symbole, ni une allégorie (si le père Goriot est la paternité il n’est pas un

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