Le roman
de Michelangelo Antonioni (1975)
Problématique proposée : établir un parallèle avec l’incipit de L’Etranger, d’Albert Camus. L’idée est que les deux œuvres entrainent le lecteur et le spectateur dans une posture particulière qui les contraint à lire et regarder autrement.
Premier plan : la caméra ne se rapproche pas du personnage principal qui arrive en Jeep. Contrairement aux usages qui demandent une focalisation progressive mais rapide vers le personnage principal généralement reconnaissable au fait qu’il est interprété par un acteur connu (ici, Jack Nicholson). Le choix du cinéaste que la caméra reste en retrait et laisse le personnage perdu dans le cadre, ajouté au fait qu’aucune musique ne vient soutenir ces premières images, place le spectateur dans une quête d’informations.
Première approche du personnage principal : on ne sait rien de lui à part ce qu’il fait mais sans que l’on puisse être sûr de quoi que ce soit. Tout juste peut-on faire un rapprochement entre le titre et l’approche par le personnage d’un groupe de rebelles armés, aperçus dans le lointain. On ne voit jamais les yeux du personnage, qui garde ses lunettes même quand il rentre dans une case. Les échanges ne sont d’abord que gestuels puis parlés mais sans qu’on puisse parler de dialogue étant donné l’obstacle de la langue. Le personnage tente l’anglais, puis le français et se résout à parler anglais.
Le cadre spatial : le désert est filmé comme un beau paysage mais sans chercher le pittoresque. On insiste sur les détails réalistes pour faire sentir l’accablement provoqué par la chaleur torride : sueur, mouche vibrante. La trajectoire du personnage est complexe. Il semble se heurter à des murs comme un papillon aveuglé qui ne trouve aucune issue. Les traces dans le sable s’effacent, se brouillent, vont vers la même immensité désertique sans repères apparents pour les gens étrangers à la région.
Le rythme : les plans