Le romantisme
Stendhal, Racine et Shakespeare (1823) : Stendhal y compare le théâtre racinien et shakespearien afin de montrer que le théâtre de Shakespeare est supérieur. Stendhal demande aussi aux dramaturges de renoncer à la versification.
Hugo, Préface de Cromwell (1827) : Hugo y définit ce que doit être un drame romantique.
L’opposition aux règles classiques, le héros romantique
Refus de la règle des trois unités : les romantiques veulent se libérer de la forme et refusent la règle des trois unités car elle étouffe le génie.
Refus de la règle de bienséance : par souci de réalisme, les romantiques veulent montrer sur scène ce qui existe (meurtres, suicides, duels, etc. ; Cf. Chatterton, Ruy Blas, Hernani et Lorenzaccio de Musset).
Le mélange des genres, la diversité : les romantiques prétendent qu’on peut écrire une pièce de théâtre en mélangeant les tons, refusant ainsi qu’il n’y ait que du tragique dans une tragédie, que du comique dans une comédie, etc. [Remarque : au XVIIIe siècle, Diderot et Beaumarchais revendiquaient le mélange des genres, donnant naissance au drame bourgeois qui met en scène les malheurs de la vie quotidienne sur un ton sérieux.]
Rejet du drame bourgeois : dans celui-ci, on est fidèle aux décors, aux costumes, etc. pour imiter la réalité. Les romantiques refusent cette illusion de faire vrai au nom de l’imagination, de l’expression du génie.
Rejet du moralisme et du théâtre manichéen : le drame bourgeois est, pour les romantiques, un théâtre moralisateur (le dénouement est toujours moral).
Des héros singuliers remplacent les personnages stéréotypés des XVIIe et XVIIIe siècles : le héros romantique est un individu original, qui évolue et dont le destin est illustré par la pièce. Le héros romantique est généralement un marginal, il incarne le « mal du siècle ». La marginalité du héros romantique peut être sociale (Ruy Blas est un laquais amoureux d’une reine), intellectuelle (Chatterton est un poète