Le romantisme
Stendhal écrit ainsi : «Le romanticisme est l'art de présenter aux peuples les œuvres littéraires qui, dans l'état actuel de leurs habitudes et de leurs croyances, sont susceptibles de leur donner le plus de plaisir possible. Le classicisme, au contraire, leur présente la littérature qui donnait le plus grand plaisir à leurs arrière-grand-père.» (Racine et Shakespeare, 1823). Par là s'explique aussi le goût des Romantiques pour le folklore et la couleur locale.
« Le classicisme, c'est la santé; le romantisme, c'est la maladie », dit Goethe.
« Le Romantisme, c'est le libéralisme en littérature.» Victor Hugo
Le romantisme émerge en Allemagne à la fin du XVIIIe siècle. Novalis en définit le programme dès 1798 : « Le monde doit être romantisé. Ainsi on retrouvera le sens originel. [...] Quand je donne aux choses communes un sens auguste, aux réalités habituelles un sens mystérieux, à ce qui est connu la dignité de l'inconnu, au fini un air, un reflet, un éclat d'infini : je les romantise ». En France on a donné le nom de romantisme au grand courant littéraire qui a commencé aux environs de 1820 et s'est poursuivi jusqu'aux alentours de 1850, pendant la Restauration et la Monarchie de Juillet. Ce nom désigne un art où l'imagination et la sensibilité prédominent sur toute autre faculté de l'esprit. Plus généralement, il évoque des formules diamétralement opposées à celle de l'art dit classique des XVIIe et XVIIIe siècles.
La définition du romantisme, c'est d'être « indéfinissable », écrit la duchesse de Duras en 1824.
Le mot romantisme n'a pris ce sens précis que tardivement. La crise romantique de la littérature française n'est qu'un des aspects tardifs d'un mouvement bien plus général, qui s'est fait sentir dans l'Europe. Comme la France, l'Angleterre, l'Allemagne, la Russie ont eu leurs romantiques, et au nom de Victor Hugo répondent ceux de Byron, de Novalis et de Alexandre Pouchkine. L'art pictural n'est pas moins concerné que la