LES GENRES DU ROMAN |

1° / Le roman et la représentation de la société

→ Le roman pastoral (XVIIe siècle) :
Inspiré par les oeuvres antiques de Virgile, il raconte l'histoire de bergers amoureux fuyant la ville pour vivre un amour idéal dans un cadre bucolique. Il permet au lecteur de s'extraire de la société de son temps et d'imaginer un lieu imaginaire et féerique.

→ Le roman social (XVIIIe siècle) :
Les romanciers mettent la fiction au service d'une argumentation. Le roman social permet de dénoncer les pouvoirs politiques et les vices du siècle. En déléguant la parole à un personnage, le romancier se révèle une arme de choix contre les censeurs.
Exemple : Les lettres persanes de Montesquieu (1721) ; roman épistolaire dans lequel les personnages dénoncent le pouvoir royal et d'autres institutions de la France du XVIIIe siècle.

→ Le roman réaliste (XIXe siècle) :
Le roman réaliste correspond au reflet exact de la société, «l'illusion du vrai» comme le dira Maupassant. Toutes les composantes de la société doivent être représentés au sein du roman : ouvriers, paysans, bourgeois, aristocrates... Les romans réalistes proposent ainsi une représentation objective de la réalité.
Cependant, ce soucis de «faire vrai» se double d'une intention critique : les romanciers prennent ainsi pour cibles les moeurs bourgeoises ou les notables de province.
Exemple : La Curée de Zola (1872) ; il dénonce l'opportunisme de toute une catégorie de personnes attirées par l'argent.

→ Le roman existenciel (XXe siècle) :
Il interroge la relation entre un protagoniste et une société qu'il juge absurde. Le romancier propose alors des oeuvres engagées pour dénoncer la condition de l'homme moderne. A l'exemple de Sartres ou de Camus qui mêlent la matière romanesque à un questionnement philosophique. Ils transposent leur pensée dans le roman et emploient ainsi un discours philosophique.
Exemple : La Nausée de Sartres (1938) ; le narrateur-personnage