Qu’est-ce que le professionnalisme a apporté au rugby ?
Le professionnalisme est né en
1995, après la coupe du monde en
Afrique du Sud. Deux jours après la finale, l’International Board, c'est-à-dire ceux qui gouvernent le rugby sur le plan mondial, se sont réunis et ont décidé que dans chaque fédération, il faudrait donner une délégation pour pratiquer le rugby à une caté- gorie professionnelle. Ils ont donc monté des ligues dans les fédérations et c’est ainsi qu’est né le professionnalisme. On a cru longtemps que par le fait que nous étions un sport ama- teur, et un sport assez rude, on a pensé que, pour de l’argent, ça allait dégénérer. Voilà, c’est la crainte qu’on a eu et il s’est avéré au fil des années, au fil des matchs, que le rugby profes- sionnel se tenait très bien, qu’ils avaient une éthique, et surtout qu’ils avaient un self-con- trol. Parce que faire une faute quand on est professionnel, en général, ça coûte beaucoup plus cher que quand on est amateur. C'est-à-dire qu’un amateur on peut lui dire des fois « écoute, tu as mal joué » ou « tu as fait une faute, tu as agressé un mec » et il peut répondre « mais j’en m’en fous, je suis amateur, je rentre chez moi si ça vous plait pas ! ». Un professionnel ne peut pas parler comme ça, parce qu’il vit de cela, ce qui veut dire que ce qu’on a craint au départ, que le jeu dégénère physiquement parce qu’on était payés pour le pratiquer, eh bien c’est le contraire qui s’est passé : les gars qui sont profes- sionnels se tiennent très bien dans l’ensemble. Ils savent qu’il y a une ligne jaune à ne pas franchir et ils ne la franchissent pas, ou c’est très rare. Et tant mieux, c’est une bonne image pour le