Le réalisme et le naturalisme
HISTOIRE LITTÉRAIRE 29
Né avec le romantisme, chez Balzac ou Stendhal, le réalisme ne se développe vraiment que dans la seconde moitié du XIXe siècle, avec Flaubert ou Maupassant, et se perpétue dans le naturalisme fondé par Zola.
Réalisme et naturalisme dans l’histoire
Les romans réalistes portent la trace de leur époque, des révo- lutions de 1848 (contexte de L’Éducation sentimentale de Flaubert, du coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte (toile de fond de La
Fortune des Rougon de Zola), ou de la stabilité politique du second
Empire (1852-1870).
La seconde moitié du siècle constitue la véritable naissance du capi- talisme moderne:Zola étudie les grands magasins dans Au bonheur des dames en 1883, la bourse dans L’Ar gent en 1891.C’est une époque de mutations, sociales (constitution d’une véritable classe ouvrière) et urbaines (dans le Paris du préfet Haussmann).
C’est enfin l’âge d’or du positivisme,qui fait de l’expérience scien- tifique le socle de toute connaissance. Les écrivains travaillent sur les découvertes de la médecine et de la psychologie,Maupassant sur la folie
(Le Horla, 1887), les frères Goncourt sur l’hystérie féminine (Germinie
Lacerteux, 1865), ou Zola sur les lois de l’hérédité, au fondement de ses Rougon-Macquart (1871-1893), cycle romanesque sous-titré
Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second Empire.
Les idées clés du réalisme et du naturalisme
Les principes de l’écriture réaliste s’élaborent chez Balzac qui invente, avec La Comédie Humaine, le roman total, véritable « concur- rence à l’État-civil » (Avant-propos de 1842), et chez Stendhal qui conçoit le roman comme « un miroir qui se promène sur une grand-route » (Le Rouge et le Noir, 1830). Tous deux prétendent représenter la réalité au plus près.
Le mot « réalisme » apparaît, d’abord de façon péjorative, pour définir un nouveau courant pictural,constitué autour de Gustave
Courbet. Par la suite, Champfleury