Le réel et le merveilleux dans l'odyssée
A la lecture de l'œuvre, il est incontestable de dire que Homère utilise le réel afin de conférer une certaine vraisemblance à son récit tout en préservant son caractère insolite et moralisateur en utilisant le merveilleux. Cependant, nous pouvons constater que dans l'Odyssée, ces notions sont indissociables et favorisent ainsi l'aspect mythologique de l'œuvre.
Comment l'aède combine-t-il le réel et le merveilleux dans l'Odyssée ? Quels effets cherche-t-il à produire ? Cette miction est elle à l'origine du caractère mythologique de l'Odyssée ?
Telles sont les questions auxquelles nous essayerons de répondre tout au long de cette explication.
I- La fusion du réel et du merveilleux à travers les descriptions. La description du monde marin
Dans l'Odyssée, la description de la mer reflète les connaissances de l'aède. En effet,au chant V il utilise un vocabulaire précis « carène », « bordage », « bastingage », « gaillard », « drisse », « ralingue », et « écoute » ce qui témoigne d'une connaissance assez précise du sujet. Lors des tempêtes, le vocabulaire est lui aussi riche et précis ce qui contribue à l'effet de réel : « lame », « écume », « houle », « remous », « ressac » (chant V). Homère ne mentionne donc pas uniquement une tempête, il la fait vivre à son public en la décrivant avec autant de richesses possibles. De plus, il évoque les difficultés des marins dans leur quotidien avec précision afin que les éventuels marins présents lors de son récit soient convaincus de sa bonne-foi. Le choix du vocabulaire contribue donc à l'effet de réel ; la connaissance de Homère relative au monde marin que l'on distingue dans ses descriptions renforce cet impression de réel, impression mise en valeur par l'absence d'ellipse dans la narration des événements survenus dans ce monde. Néanmoins, les personnages relatifs au monde marin appartiennent majoritairement au merveilleux.