Le régime de la garde à vue
Corrigé de dissertation – Céline Garçon ISP © 2011 Réalisé par Claude Miller et scénarisé par Michel Audiard, le film « Garde à vue » synthétisait déjà en 1981 les craintes des citoyens à l’égard de la mesure de garde à vue. Craintes du harcèlement des enquêteurs, de leurs violences, des aveux arrachés aux innocents, ou encore du piétinement de la présomption d’innocence alimentent aujourd’hui encore la méfiance du public à l’égard de ce huisclos policier. Beaucoup moins romanesque en dehors du monde cinématographique, la garde à vue se définit comme la détention, pendant une durée limitée, d'une personne dans les locaux de la police ou de la gendarmerie pour les nécessités de l'enquête. Jusqu’en 1958, la mesure ne faisait l'objet d'aucune disposition législative dans le code d’instruction criminelle, alors même qu'elle était couramment pratiquée par la police. C'est le législateur de 1958, qui, à l’occasion de l’élaboration du Code de procédure pénale, lui donna sa première expression légale. Réformée depuis lors à de nombreuses reprises, la garde à vue peut aujourd’hui s’inscrire dans le cadre de l’enquête de flagrance (art. 63 CPP), de l’enquête préliminaire (art. 77 CPP) ou de l’instruction préparatoire (art. 154 CPP). Notre procédure pénale étant essentiellement bâtie autour du modèle inquisitoire s’agissant de la phase de mise en état de l’affaire pénale, et préférant donc l’aveu « arraché » à l’aveu « négocié » des système de type accusatoire, la garde apparaît de prime abord comme une mesure nécessaire à la recherche de la vérité, et donc, in fine, à la sauvegarde de l’ordre public. Cette mesure privative de liberté avant jugement, grâce à la situation de tension morale qu’elle institue pour la personne qui en est l’objet, permet le recueil par la police d’indices, d’informations, d’aveux qui n’auraient pas été obtenus sans privation de liberté du suspect, et qui permettront