le régime impérial
Prétendu restaurateur de la République après sa victoire sur Marc Antoine et Cléopâtre, Octave qui se fait décerner le titre d'Auguste par le sénat en 27 avant J.-C., est ce qu'on appelle un empereur, du latin imperator, général victorieux, celui qui détient l'imperium. Mais ce titre ne suffit pas à identifier le régime impérial, qu'il vaut mieux appeler principat, dans la mesure où l'empereur se dit plutôt le premier (princeps) des citoyens que leur souverain.
Des empereurs aux types variés
Si le poids de l'hérédité se fait sentir chez certains des « douze Césars » (de César à Domitien) évoqués par Suétone (→ Vie des douze Césars), les empereurs sont surtout classés par l'historiographie antique en bons et en mauvais, en fonction de leur attitude respectivement favorable ou défavorable envers le sénat. Il y a des cas pathologiques
(→ Caligula, Commode) et des parvenus grisés par le pouvoir (→ Vitellius). Il est aussi des personnages sans caractère (Julianus, de mars à juin 193), portés à un pouvoir éphémère par la garde prétorienne, qui attend d'eux une récompense. Les empereurs sont de plus en plus d'origine militaire et provinciale. Parviennent ainsi des séries d'empereurs espagnols (→ Trajan, Hadrien), syriens (les Sévères) ou illyriens (de Claude II à Dioclétien). Cela peut donner de curieux résultats : sous Élagabal (218-222), prêtre sémite d'un dieu-soleil oriental, un danseur est fait préfet du prétoire, un cocher préfet des vigiles, un coiffeur préfet de l'annone, et l'empire échappe tout juste à l'obligation d'adorer le dieu nouveau venu. Ainsi les empereurs se suivent et ne se ressemblent pas.