Le rêve américain
Dans sa plus simple acception, c’est une aspiration à la liberté qui se manifeste en particulier par une ascension sociale et économique pour soi et sa famille. C’est donc un objet éminemment individuel où l’énergie ne saurait provenir que de l’individu, pas de l’État. Derrière cette idée s’en loge une autre, à savoir que ce ne sont en Amérique, ni l’héritage ni la chance qui font le succès, mais le travail et la valeur de l’individu. En d’autres termes, non seulement l’homme se libère ici de ses chaînes historiques, mais il devient maître de sa propre destinée en recevant la juste récompense de ses efforts, comme le proposait le projet des Lumières. Le rêve américain n’est donc pas l’aspiration à une égalité des conditions tout au plus à une égalité des chances au départ. Il a ainsi pu faire bon ménage avec le darwinisme social: le pays des possibles (land of opportunity) est aussi celui des hiérarchies où la mobilité doit être comprise comme ascendante et descendante. Source d’espoir infini, le rêve draina chaque année des milliers d’immigrants vers les États-Unis, même si comme l’ont montré des études sociologiques l’immigration vers les États-Unis n’est pas toujours le moyen le plus rapide d’améliorer sa condition sociale et économique. Le mythe américain a la vie dure et la culture populaire télévisuelle américaine étant largement